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Toiture en chaume

Votre toiture en chaume assure à elle seule votre étanchéité et votre isolation.
En effet, avec une épaisseur de 40 cm, vous bénéficiez
d’une résistance thermique (R) de 6. À ce titre, vous pouvez prétendre
à toutes les aides gouvernementales concernant l’isolation des parois opaques.

Histoire du chaume

Depuis des millénaires, l’homme a acquis la connaissance précise des caractéristiques des matériaux qui lui sont offerts par la nature. Dans nos campagnes, l’homme de la terre vit et tire parti au maximum des ressources naturelles locales. Suivant la situation géographique, au climat ou à la nature géologique du sol, le chaume est utilisé et récolté en fonction de l’activité saisonnière. L’été, le végétal exploité est stocké pour la litière des animaux et l’hiver, le végétal plus résistant est coupé et utilisé pour divers emplois notamment les toitures.

En harmonie avec le paysage environnant, l’architecture traditionnelle paysanne s’est créée en fonction de la nature et des besoins humains pour se loger. L’homme concilie la fonctionnalité de l’habitat à sa capacité de construire avec une économie de gestes et de moyens. Ainsi, le roseau, le genêt ou encore la paille ont couvert de nombreuses toitures.

Un héritage paysan

Le chaume, comme le bois et la terre, est certainement l’un plus anciens matériaux utilisés dans la construction. Le toit en chaume est un héritage issu d’une longue tradition remontant à l’Égypte ancienne, voire bien au-delà, à la Préhistoire. L’habitat primitif combine les ressources locales afin de créer un habitat protecteur, l’œkoumène.

Le chaume a peu évolué avec la société. Il a été associé au monde rural et péjorativement à la société paysanne, « la maison du pauvre ». Aux yeux des plus modestes, le chaume présente de nombreux avantages. La polyvalence manuelle de ces travailleurs de la terre fait qu’ils trouvent et restituent ce matériau dans leur habitat dit « vernaculaire ». Chaque paysan était son propre chaumier et chaque chaumière a sa personnalité. Les formes archaïques témoignent d’une transmission de savoir-faire qui fait l’identité d’une région.

L’architecture, vecteur d’identité

À chaque région, sa chaumière

D’une manière générale, les toits de chaume sont liés :

  • soit aux milieux montagnards et sont relatifs à une économie pastorale pour le cas du genêt,
  • soit aux régions disposant de zones marécageuses importantes pour le cas du roseau,
  • soit aux régions où l’activité céréalière est très développée pour le cas de la paille de blé ou de seigle.

Les relations entre les ressources locales, le climat et l’organisation fonctionnelle ont des incidences sur le développement des typologies de l’habitat paysan. Ainsi, la toiture de la maison traditionnelle paysanne a la particularité d’offrir un grand volume de stockage au-dessus de la pièce d’habitation impliquant ainsi une forte inclinaison de la toiture.

Dans la construction de couvertures végétales, le terme générique « chaume » comprend les toitures en roseau et les toitures en paille, mais également les toitures en genêt, bruyère, typha, jonc, …

La récolte du roseau

Le roseau des marais ou roseau commun est une plante graminée vivace, rhizomateuse, au port élancé, qui pousse dans les marais, les plaines marécageuses, les étangs, les zones humides et au bord de l’eau, dans les zones tempérées mais aussi les zones tropicales.

Le roseau vert, jeune pousse de l’année appelée « sagne verte » ou « sagne d’hiver », est utilisé comme fourrage pour les animaux et comme litière. Cette coupe existant depuis le Moyen-Âge tente à disparaître au profit de la coupe des roseaux d’automne, une fois les feuilles tombées. Ce roseau est utilisé comme matériau de construction depuis le néolithique.

Avec 5 000 ha, les roselières de Camargue sont les plus vastes de France. Si la coupe du roseau s’effectue aujourd’hui essentiellement sur le roseau sec de mi-novembre (après les premières gelées) à fin mars. La coupe manuelle que l’on appelle localement « la sagne » est remplacée par une exploitation mécanique. Avec 2 000 ha coupés, et un million de bottes par an, la Camargue assure les trois quarts de la production française. Les exploitants de roseaux louent les zones de récolte sans pouvoir intervenir directement dans la gestion des niveaux d’eau des marais alors que la productivité est favorisée par une bonne régulation des niveaux d’eau.

Après avoir séché naturellement dans le marais, le roseau est trié et nettoyé. Lié en bottes, il finira son séchage dans les hangars fortement ventilés par le mistral. Ensuite le roseau servira à la confection de toitures mais dans bien des régions de France et dans divers pays d’Europe du Nord.

Le renouveau du chaume

L’histoire a mis à mal la couverture en roseau en lui collant l’étiquette de la maison paysanne. On aurait pu craindre sa disparition. Cependant, de nos jours, la recherche d’authenticité et le souhait de maintenir le patrimoine bâti font que les propriétaires choisissent souvent le chaume pour confectionner leur toit. Il n’est pas rare maintenant de voir des toits de chaume abriter de coquettes et parfois même de somptueuses demeures.

De plus, la prise de conscience de l’impact des matériaux sur le vivant lié aux enjeux du réchauffement climatique ont permis de mettre en avant les matériaux biosourcés dont le chaume fait partie.

La reconnaissance de la conductivité thermique du roseau (λ = 0,065W/m.°C définie par le « Grenelle de l’Environnement » et retenue par l’administration fiscale), son inertie importante et son empreinte carbone presque nulle permet d’envisager l’utilisation du roseau dans la construction comme une solution d’avenir.

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Pour nos réalisations, nous utilisons, entre autres, du roseau de Camargue, dont notre fournisseur est situé près de Nîmes. Nous travaillons également avec du roseau hollandais ou chinois suivant les exigences de la toiture.

Contrôle qualité

La qualité du roseau posé en toiture ou en bardage est un élément important pour la durabilité de votre ouvrage. Celui-ci est contrôlé lors de la récolte et une fiche de suivi est attribuée à chaque livraison où sont notés, notamment, son lieu de récolte et son taux d’humidité. Lors de la pose, un tri manuel est effectué par les compagnons. Ceci permet de valoriser le roseau par rapport à sa longueur ou à la grosseur de sa tige. En effet, la longueur du roseau a une incidence sur l’épaisseur du toit final et cela permet de conserver les petites bottes pour les travaux comme devant de lucarne ou bas de faîtage. Mais ceci permet aussi d’écarter de la pose du roseau qui aurait un taux d’humidité trop important.

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Réalisation d’une toiture en chaume

Dès la conception de votre bâtiment, l’utilisation du chaume est prise en compte. En effet, la situation géographique, le climat local et l’orientation du bâti auront une incidence sur votre toiture.

La pente du toit est un élément important. En effet, la dégradation du chaume est liée à la présence d’eau. Plus l’eau est retenue, plus le chaume se dégrade rapidement. La durabilité du chaume peut être réduite si votre chaumier n’apporte pas toute l’attention nécessaire sur divers points :

  • la pente de la toiture mais également la pente des brins de roseau dans la toiture. Ceci permettra une évacuation rapide des eaux de ruissellement;
  • toutes les pénétrations de la couverture comme les noues, une sortie de cheminée ou une fenêtre seront conçues pour faciliter l’évacuation de l’eau et de l’humidité,
  • le transfert de vapeur d’eau au travers de la couverture en chaume est géré en connaissance de la structure existante afin de vous apporter éventuellement des solutions correctives.

Le compagnon chaumier muni de ses outils spécifiques (battes, crochet, aiguilles, escabeau, couteau, crémaillère et fil d’inox) peut entreprendre alors la réalisation de votre couverture en chaume.

Le premier compagnon chaumier monte sur la charpente alors que le second reste à terre et lance les bottes de roseau. C’est une étape très physique mais incontournable. Il faut placer chaque gerbe en les alignant les unes à côté des autres puis par empilement.

Chaque botte est ensuite débarrassée de ses liens de transport à l’aide du couteau, c’est un fil d’inox qui servira de fixation finale. La gerbe de roseau est façonnée avec la batte. C’est cette batte qui permet de bien ranger et aligner les tiges de roseau afin de donner une belle allure au toit de chaume. Cette étape est la plus difficile car tout se fait au “coup d’œil”. En effet, aucun cordeau ne peut rendre service au couvreur en raison de la longueur du roseau.

Toiture chaume et isolation

Le lambda (coefficient de conductivité thermique) du roseau est reconnu par l’administration française à 0,065. Ce qui procure à la toiture un coefficient thermique, pour 40 cm posés, de 6,16. Cette reconnaissance permet de bénéficier des aides liées aux économies d’énergie tel que le crédit d’impôts ou les primes CEE. En plus de son coefficient thermique, la toiture chaume bénéficie d’une inertie intéressante, permettant ainsi aux pièces sous toiture d’avoir une température constante.
Cependant, le roseau est une plante fibreuse dans laquelle l’air circule – cette circulation d’air assure la durabilité de la couverture et permet la transition thermique de se faire sans choc.
La gestion de l’isolation thermique d’une couverture en roseau est dépendante de l’utilisation que vous prévoyez de faire de vos pièces sous toitures. Elle sera dépendante de son étanchéité à l’air et au vent.
Si votre grenier sert de pièce tampon, la couverture chaume se suffit à elle-même.
Cependant, dans le cadre de la mise en place d’un revêtement en sous-toiture en vue de l’aménagement des combles, il est impératif de respecter les règles de pose de tous les matériaux et de veiller à la cohérence avec les ouvrages d’étanchéité à l’eau et de gestion de la vapeur d’eau.

A savoir :

  • Le feutre pare-pluie se met sur le côté extérieur d’une isolation, avec une lame d’air de 0,20 (pose impossible sur un toiture chaume)
  • Le feutre pare-vapeur se met en partie intérieure de l’isolation. Il est utile de penser à laisser de l”espace entre la toiture et le feutre pour les interventions futures.

Il est nécessaire de vérifier les valeurs de chaque produit afin de permettre une circulation fluide des vapeurs d’eau et ainsi éviter l’apparition de points de rosée.
Des panneaux de fibre de bois fixés avec des suspentes sur la charpente sont la solution idéale pour optimiser l’isolation procurée par la toiture chaume, sans se priver de ses avantages de matériaux persistants et tout en respectant la migration des vapeurs d’eau.

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Bardage en roseau

Que ce soit dans l cadre d’une construction ou lors d’une rénovation, vous pouvez envisager de mettre du roseau pour habiller vos murs. En effet, vous apporterez une touche d’originalité à votre habitation tout en profitant des avantages de l’isolation phonique et thermique.

De plus, l’utilisation des matériaux biosourcés, dont fait partie le roseau, est encouragé par la loi ELAN de 2018 mettant en avant l’empreinte carbone des matériaux utilisés dans la construction.

Votre bardage en roseau peut être mis en place sur une construction bois, mais également sur un mur en béton.

Celui-ci pourra être associé à d’autres matériaux pour personnaliser votre maison. Vous pouvez l’associer à un enduit à la chaux ou à de l’aluminium.

Nos dernières réalisations

Préconisation d’entretien de la couverture

L’entretien d’une couverture en chaume repose sur la connaissance du matériau et réclame un savoir-faire spécifique que maîtrise l’entreprise Bougeard.

En effet, un entretien effectué sans la connaissance des spécificités de la toiture en chaume ou avec des outils peu adaptés peut conduire à aggraver l’état de votre toiture.

En tant que propriétaire nous savons que vous effectuez une surveillance régulière de votre toiture afin de détecter un désordre éventuel. L’envoie de photos nous permet de prendre la mesure de l’urgence des travaux à effectuer, de les planifier et de vous rassurer.

N’oubliez pas d’entretenir l’environnement de votre toiture comme effectuer la taille des végétaux rampants (vigne vierge, lierre, glycine…) ou la taille des arbres environnants afin de maintenir l’ensoleillement et l’aération de la couverture.

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Nous pouvons également vous proposer des contrats d’entretien qui vous assureront un passage annuel sur votre toiture et vous permettront d’anticiper sur la nécessité de travaux éventuels de réfection.

Une toiture régulièrement entretenue peut augmenter sa durée de vie d’un tiers.

Les petits travaux d’entretien comprennent la maintenance :

  • Des évacuations d’eaux pluviales c’est-à-dire le contrôle de toutes les parties recevant de l’eau comme les noues par exemple ;
  • Des ouvrages accessoires tels que solins, souches de cheminée ;
  • Des éléments de support de la couverture c’est-à-dire le bois lorsque celui-ci est visible dans les combles ;
  • La reprise de petits désordres pouvant être à l’origine d’infiltration comme une fissure au faîtage par exemple.

Démoussage d’une toiture

Il est nécessaire de nettoyer la surface du chaume en enlevant la mousse, débris de végétaux, feuilles ou autres débris afin de laisser respirer le roseau et éviter le stockage d’humidité.

La fréquence dépend de l’exposition de la chaumière mais également des conditions météorologiques ambiants. En effet, les épisodes de neige et les gelées limitent la prolifération de la mousse et des champignons. Les évolutions du climat diminuent la fréquence et l’intensité de ces phénomènes. Le démoussage régulier est donc nécessaire. Il permet en outre de faire un diagnostic plus poussé que le contrôle visuel et de déceler des zones fragilisées de la couverture.

Le démoussage se pratique à la main avec des outils métalliques permettant de racler la surface voire de supprimer la partie friable.
Après raclage, le roseau est rebattu à l’aide d’une batte ceci va permettre de remonter les brins en place pour resserrer le chaume aux points de fixation mais également en enlevant la partie friable du chaume d’égaliser la surface de la couverture.

Lors de cette phase d’intervention le compagnon de l’entreprise Bougeard pourra déceler des dégradations non visibles au préalable car masquées par les mousses. Il sera alors nécessaire de planifier, selon le cas, une réparation ponctuelle, un repiquage ou réfection complète.

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Repiquage d'une toiture

Le repiquage fait partie de l’entretien et peut être effectué sur des petites parties définies d’une couverture en chaume. Cette intervention peut être rendu nécessaire par un facteur extérieur à la couverture et rendu utile afin de corriger ou réparer :

  • Des creux formés par le ruissellement de l’eau
  • Des trous créés par des animaux
  • Une dégradation ponctuelle consécutive à des évènements climatiques

Après démoussage, les poignées de roseau au pourtour de la zone à réparer sont tirées pour desserrer légèrement le roseau en place. Ensuite du nouveau roseau est intégré à la poignée pour compléter le roseau manquant. Pour finaliser le travail le chaumier va rebattre la toiture pour l’homogénéiser.
Généralement, le travail se commence par le bas de la toiture pour aller vers le haut. Le chaumier renouvelle son apport de roseau jusqu’à ce que la couverture a retrouvé un serrage suffisant.
Un toit de chaume s’use au fils des années. En effet la partie apparente du roseau se désagrège très lentement et perd de l’épaisseur jusqu’à ce que les structures métalliques qui la maintiennent apparaissent, finissent par s’oxyder à l’air et se rompent si celles-ci sont en fer par exemple. Afin de limiter ce désagrément et de permettre à votre toiture de garder son rôle premier d’étanchéité, même en fin de vie, l’entreprise Bougeard utilise uniquement des fixations en inox. Celle-ci ont l’avantage de ne pas se corroder à l’air et de ne pas se casser lorsqu’elles deviendront apparentes. A ce moment-là il sera nécessaire de prévoir un surfaçage.

Surfaçage d'une toiture

Monsieur Bougeard vous proposera d’envisager un surfaçage lorsqu’une majorité des attaches seront apparentes et fragilisées. En effet votre toiture ainsi fragilisée ne vous garantira plus une totale étanchéité.

Cependant il devra contrôler que les liteaux de support son suffisamment résistant à l’arrachement. C’est cette résistance qui va permettre de décider de l’épaisseur qui pourra être rapportée.

Après démoussage approfondi, les barres et fils usés sont remplacés sur la toiture existante et le chaume existant est resserré. Le chaumier vous fera alors une sur-couverture dans les mêmes règles de l’art que pour une couverture neuve.

Cependant la durée de vie d’un surfaçage est moins importante que celui d’une toiture neuve, l’épaisseur recouvrant les points de fixations étant moins importante.

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