Production de l’ardoise
La France est aujourd’hui le premier consommateur mondial d’ardoises. Autour de 200 000 tonnes d’ardoises sont posées chaque année en France. L’ardoise est largement utilisée pour les grands monuments historiques, mais aussi pour les habitations. En Bretagne, l’ardoise est considérée comme le matériau de couverture traditionnel. La France importe 94 % de ses besoins en ardoise d’Espagne. En effet, nos propres gisements sont soit épuisés, soit ne sont plus viables économiquement.
Les dernières ardoisières en activité étaient celles d’Angers, elles sont fermées depuis mars 2014. L’exploitation d’une carrière se fait après avoir mené des études géologiques et minières donnant de précieuses informations sur la qualité du schiste. Il existe deux modes d’exploitation : la carrière à ciel ouvert ou la carrière souterraine. Les carrières souterraines sont plus rares car leur exploitation est beaucoup plus onéreuse.
L’ardoise est extraite en larges blocs. Ces blocs sont acheminés par camion jusqu’à l’atelier de transformation. L’ardoise passe par trois phases :
- Le sciage : les larges blocs sont sciés en sous blocs de différents formats.
- Le clivage : Les maîtres fendeurs procèdent à l’exfoliation des sous-blocs. L’eau permet de maintenir l’humidité des blocs, facilitant l’exfoliation et diminuant ainsi les pertes.
- L’épaufrure : Les chants de chaque pièce sont épaufrés (c’est-à-dire biseautés) afin de faciliter l’écoulement de l’eau aux bords des ardoises disposées en couverture.
Chaque bloc extrait est débité par plaques allant de 8 à 15 cm d’épaisseur grâce à des marteaux pneumatiques. Ces plaques sont ensuite découpées avec une scie primaire en bandes grossières pour se rapprocher au maximum de la largeur souhaitée puis un second sciage permettra d’obtenir l’épaisseur de l’ardoise qui sera livrée au professionnel couvreur. Pour obtenir la matière définitive, c’est-à-dire ces petites feuilles rectangulaires qui seront posées sur la charpente par l’artisan couvreur, il faut tailler les fendis en les cisaillant à l’aide de machines possédant une lame horizontale fixe et une contre-lame.
Ensuite, les ardoises sont conditionnées, elles sont comptées et disposées en palettes.