CHÉNEAU, s. m. Chenal, chenai, échenai. C’est le nom que l’on donne à un conduit en pierre, en terre cuite, en bois ou en métal, qui, recevant les eaux d’un comble, les dirigent, par des pentes douces, vers des issues ménagées dans la construction des édifices.
Les monuments de l’antiquité païenne possédaient des chéneaux à la chute des pentes des combles. Les temples d’Athènes avaient des chéneaux en terre cuite, en pierre ou en marbre, avec gargouilles percées de distance en distance. On retrouve également les chéneaux dans les monuments romains. Cependant, en France, ils disparaissent pendant la période romane. Les eaux de ruissellement s’égouttent directement sur le sol. Le chéneau ne réapparaît, dans le nord de la France, que vers le milieu du XIIe siècle.
Datant d’un décret Haussmannien du Second Empire, les gouttières servent à protéger les soubassements, les façades et les piétons, des éclaboussures et des ruissellements.
Aujourd’hui, le chéneau est un élément de la couverture destiné à recueillir l’eau de pluie pour l’acheminer, par des gargouilles ou des tuyaux de descente, vers le réseau d’évacuation d’eau pluviale. Ils recueillent et canalisent les eaux pluviales collectées sur le toit afin de les éloigner des murs et des fondations. Ces éléments sont indispensables pour bien canaliser l’eau de pluie et l’évacuer vers le réseau de collecte mais également pour éviter les remontées d’humidité au pied du bâtiment et maintenir une maison saine.
Situé sur le point le plus bas de la toiture, entre deux versants, contre un mur, ou encore sur un entablement, le chéneau est constitué de matériaux étanches. Il est utilisé pour des toitures de surface importante. Sa capacité d’évacuation dépend du volume d’eau en mètres cubes que peut recevoir le chéneau.
Il existe plusieurs types de chéneaux.
Ainsi, le chéneau sur entablement est posé sur un support en pierre, en plâtre, en béton ou en bois. Cela permet aux personnes de circuler à l’intérieur pour l’entretien.
Il existe également des chéneaux « encaissés », construits entre deux pans ou entre un pan et un mur.
Enfin, le chéneau à l’anglaise repose sur un entablement, dans un encaissement en bois.
Le chéneau peut être constitué en zinc, en cuivre, en acier inoxydable, en plomb ou en acier galvanisé.
Suivant la longueur du chéneau, un joint spécifique sera mis en place afin de permettre au métal de se dilater. Composé d’une partie centrale élastique en EPDM et de deux bandes de zinc laminé, le joint de dilatation s’utilise sur les chéneaux pour absorber les mouvements d’origine thermique du zinc (dilatations ou retraits).
Traditionnellement, ce joint de dilatation était matérialisé par une besace en métal
Chaque chéneau doit comporter un trop-plein, afin d’éviter que l’eau ne s’introduise à l’intérieur du bâtiment en cas d’obstruction partielle ou totale du tuyau de descente.
Les pliures à angle droit sont interdites et le support bois sera prévu en angles coupés.
Toutes les jonctions nécessaires sont soudées.
Entretenir le chéneau est très important pour augmenter sa durée de vie mais aussi celle du bâtiment. En effet, le chéneau peut se trouver à l’origine d’infiltrations d’eau qui peuvent, à terme, détériorer le support bois ou être à l’origine de la présence de mérule.
Un nettoyage du chéneau permet de s’assurer que l’eau s’écoule et s’évacue correctement jusqu’aux tuyaux de descente.
Lors de la pose du chéneau et suivant la configuration du bâtiment, il pourra être nécessaire de réaliser une main courante.
La planche de devant le socle et la partie de la corniche en avant du chéneau sont revêtues d’une bande en métal façonnée en éléments. La main courante coiffe le relevé intérieur du chéneau et la bande de devant de socle. Elle comporte un gros ourlet côté extérieur, une partie plate et une retombée sur le chéneau, cet ensemble sert à protéger la partie en bois ou en maçonnerie de support de chéneau.